Vote
Chroniques d'une épidémie

Jour d’élection

On votait aujourd’hui en France. Camp contre camp, projet contre projet, idées contre idées. Le pouvoir en place espérait secrètement une abstention massive garante de sa pérennité. L’élection tournait à la caricature, à la farce. Les critiques d’un ex Macinsay dépeignant Cédric Villani, ex LREM, comme un dangereux activiste d’extrême gauche, donnait le ton. Propagande contre propagande, mensonges contre mensonges. On votait aujourd’hui en France. A midi 19% des électeurs s’était déplacé. D’aucun espérait un sursaut qui verrait la NUPES mettre à mal la Macronie omnipotente. La météo s’installait dans la danse, finie la canicule, en Bretagne il pleuvait. A quoi tient l’avenir d’un peuple et d’un pays !

On votait donc. Dès 18 heures les réseaux sociaux bruissaient des rumeurs les plus folles. Chacun y allait de ses commentaires. Tous dans le microcosme Twitter connaissait quelqu’un qui connaissait quelqu’un qui connaissait les résultats. Les réseaux « complotistes » se déchiraient mettant au grand jour la réalité de mouvances hétérogènes que seul agrégeait la lutte contre l’obligation vaccinale et son cortège de mesures liberticides. La 4ème dose s’invitait dans la campagne. La ministre de la santé espagnole, Carolina Darias, ne venait-elle pas de déclarer « qu’il y aura une quatrième dose pour toute la population » ? L’Europe unie se mettrait à écouler la version upgradée du vaccins à force de pass vaccinal et d’obligation pour les enfants et les adolescents. Déjà les esprits chagrins s’alarmaient d’un possible retour à la situation qui en 2021 avait permis de jeter l’opprobre sur les personnes refusant les vaccins covid. Les QR codes referaient surface. L’accès aux restaurants, aux cafés, aux musées, aux cinémas, aux piscines, aux bibliothèques, aux vides greniers, aux salles de sports, aux boîtes de nuit, aux concerts seraient de nouveau conditionné à un parcours vaccinal complet c’est à dire 4 doses du précieux vaccin. Qui parmi les unidosés, double dosés ou triple dosés oserait remettre en question sa liberté d’obéir au profit de sa santé ?

Les signaux d’alerte sont pourtant inquiétants. On constate une hausse inédite des crises cardiaques chez les personnes jeunes. Depuis quelques semaines, un nouveau syndrome de mort subite chez les adultes de moins de 40 ans est apparu. Aucun lien avec la vaccination, bien entendu. Certaines thèses complotistes font les choux gras des gazettes mainstream. N’a-t-on pas entendu Patrick Cohen s’interroger sur la possible fuite du virus d’un laboratoire ? Pressentant le risque de ne pas réussir à endiguer un flot croissant d’informations contraires à la doxa officielle, l’Europe prend de nouvelles mesures coercitives afin d’empêcher la diffusion des fakes news obligeant Meta, Twitter, Twitch, TikTok, Microsoft et Google, ainsi que des ONG, comme Reporters sans Frontières à signer un code de bonnes pratiques afin de lutter contre la désinformation. Le procédé fait penser à la mise en place des caméras de surveillance dans l’espace publique largement approuvée au motif que quand on a rien a cacher on n’a pas à s’en soucier. Une nouvelle fois le concept de liberté vole en éclat. Qui semblait s’en soucier au cours de cette seconde période électorale en 4 mois ?

Une entreprise générale de contrôle de la vérité est à l’œuvre. La démocratie qu’on voudrait sauver est mise à mort. Aucune société ouverte ne peut survivre sans la possibilité d’un discours basé sur des faits réels. La novlangue moderne allant jusqu’à utiliser le terme pour assoir la domination de la doctrine néo-libérale prétextant l’émergence de gouvernement démocratique à l’instar de l’Open Society Foundations de George Soros. Des incidents violents éclatent un soir de match au stade de France ? La pouvoir invente une vérité moins dérangeante histoire d’éviter de voir les banlieues s’enflammer à quelques jours d’un scrutin important. Le niveau des élèves passant le bac seraient calamiteux ? On augmente les notes sans l’accord des correcteurs pour officiellement harmoniser les résultats. Partout les mêmes procédés. Ne pas faire de vague. Depuis deux ans la réalité ne cesse pourtant de contredire la vérité gouvernementale et médiatique. Lors d’un échange cordial avec une « professionnelle de santé », elle explique que l’épidémie ne peut pas s’arrêter parce que certains méchants pays lointains ne vaccinent pas assez. Dans le même temps elle admet que la vaccination n’empêche pas la transmission. Mais les mutants, et donc la poursuite de l’épidémie, seraient dûs au faible nombre de doses dans le tiers monde d’après elle. A quel moment a-t-on cesser de penser ?

Certains soirs d’été il est possible de contempler à l’oeil nu la galaxie d’Andromède située à 2,5 millions d’années lumière de notre soleil. Avec des jumelles ou un télescope c’est mieux. 2,5 millions d’années lumière ! Autrement dit, observer Andromède c’est faire un saut de 2,5 millions d’années lumière dans le temps. C’est également prendre conscience de la vacuité de ce que nous croyons observer. Rien n’a changé depuis le mythe de la caverne imaginé par Platon : on croit voir la vérité alors qu’on ne voit qu’une apparence. Platon stigmatisait les défauts de la cité athénienne : corruption généralisée, impuissance et injustice de l’oligarchie aussi bien que de la démocratie.

On votait aujourd’hui en France. Macron perdait sa majorité, l’extrême droite devenait officiellement le 3ème parti du pays. Les partisans du pass vaccinal et de la vaccination covid obligatoire n’avaient pas de soucis à se faire : ils possédaient la majorité absolue à l’assemblée nationale. A l’aube de l’été, l’incertitude régnait. Observait-on les derniers soubresauts d’un système politique à bout de souffle ? Pour la première fois dans l’histoire de la 5ème république des alliances seraient nécessaires pour gouverner. La crise de régime était-elle envisageable ? Le ras le bol généralisé se concentrait pour le moment dans l’abstention et le vote pour le rassemblement national. Verrait-on prochainement la rue se réveiller ? Malgré le soleil estival une ombre sombre semblait voiler l’avenir. Qu’étaient devenues les promesses passées d’une Europe fleuron de la démocratie, du progrès, de la liberté, du savoir vivre et de la paix ? Faut-il que le cycle de la vie nous ramène sempiternellement à la case départ et au discours platonicien vieux de 2000 ans ? Devrons-nous éternellement jeter un regard vers les étoiles pour nous abolir du temps qui passe et l’espace d’un instant revivre le début de l’humanité ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *