
L’homme derrière les mots
Jean-François Messian
Si on me presse de donner une seule raison pour avoir attendu aussi longtemps pour écrire, la seule réponse qui me vient est que je n’étais pas prêt.
À des études de lettres vers lesquelles j’étais naturellement disposée, j’ai préféré les sciences, fort de la conviction que je deviendrai architecte navale. Il aura fallu la crise covid et le temps infini dont nous disposions pour que je me frotte enfin à ce besoin qui couvait depuis longtemps, abandonné au profit d’une carrière professionnelle, dans la communication d’abord, puis le commerce ensuite.
Je n’avais aucune idée du chemin dans lequel je m’engageai en commençant à noircir les pages du blog que j’avais laissé en jachère depuis plusieurs années. Les confinements et les réseaux sociaux me permettaient d’être lu.
J’ai saisi depuis qu’il n’y a pas d’écrivain sans lecteur, ce site est pour eux.
PRÉLUDE, chroniques
Mars 2020. Entre sidération et incrédulité, la France s’apprête à vivre un printemps inédit où le tragique côtoie l’absurde. Témoin attentif de la période Covid, Jean-François Messian choisit l’écriture pour combattre l’angoisse des premiers jours et interroger la dangerosité réelle du virus et la légitimité des mesures imposées, en quête de sens dans un monde bouleversé. S’étendant jusqu’aux tous premiers jours de 2022, ses chroniques livrent un récit sensible, mêlant humour et poésie, nostalgie et colère, entre voyage et sédentarité.
Mais Prélude n’est pas seulement un journal intime dont il reprend les codes. C’est aussi une critique lucide de la société de contrôle nourrie par la lecture d’intellectuels dont il exhume les voix : Illich, Deleuze ou Arendt.
Un livre qui touche autant qu’il questionne face à la peur et au conformisme. Écrire, c’est résister.

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