Chroniques d'une épidémie

Omerta sur les médicaments

Vol TO 4630 pour Faro. Une heure quarante avant avant d’atteindre l’Algarve. Turbulences sur l’Atlantique malgré le ciel bleu et le faible plafond nuageux. Contre toute attente, le Boeing 737 a fait son plein de passagers. Tout semble normal. Je me suis presque habitué à cohabiter avec mes contemporains masqués. Le FFP2 devrait être de rigueur. Il ne l’est pas. Combien de voyageurs optent pour le masque chirurgical conscients de l’efficacité des systèmes de filtration des avions modernes ? L’hôtesse distribue des formulaires permettant de tracer les passagers en cas de contamination durant le voyage. Redondance d’information, toutes les données collectées sont déjà connues par la compagnie aérienne. Personne ne semble s’étonner. Le service de restauration est maintenu permettant à ceux qui le souhaite de libérer leur visage le temps d’un café ou d’un sandwich. Est-ce raisonnable ? Business is Business. Assis une rangé devant moi, un petit garçon martirise les joysticks de sa switch. Sonic participe aux JO de Tokyo 2020. Le jeu vidéo rejoint la dystopie. Verra-t-on des athlètes s’alancer sur des pistes nipones en 2021 ? L’Horizon sportif s’assombrit malgré l’embellie actuelle. On craint un sursaut, un rebond, une troisième vague en janvier, une quatrième au printemps. Peu de scientifiques ont l’honnêteté d’exprimer leur incapacité à prédire l’avenir. Ne prévoir que le pire.

Profiter des 100 minutes offertes pour terminer la lecture du jour « Omerta dans les labos pharmaceutiques » (1). L’ouvrage date de 2014. Il éclaire naïvement un système de santé mondial critiqué par Ivan Illich dès 1975. Un univers où la médicalisation sert les profits de laboratoires dont l’unique objet est le profit et les dividendes des actionnaires. Hypocrate est loin. De temps en temps une molécule miracle change le quotidien des vrais malades sans trop d’effets secondaire. Souvent le hasard fait bien les choses. Alors que des milliards d’êtres humains s’apprêtent à servir de cobayes aux dizaines de compagnies qui se sont jetées sur le juteux marché du vaccins anti-covid, notre mémoire collective devrait se souvenir de quelques noms surgis du passé nous incitant à la prudence face aux pratiques connues de Big Pharma : Mediator (2), Vioxx (3). Qui se souvient de la position du ministre de la santé de l’époqué, Philippe Douste Blazy début 2005 : « Je dis simplement que là, dans le cas particulier [Vioxx], aucun expert au monde n’a trouvé qu’il y avait un effet négatif. Or il se trouve que le PDG l’enlève, si le PDG l’enlève c’est qu’il a peur pour son action à court terme, donc pour ses actionnaires à court terme ». Les donneurs de leçon d’aujourd’hui ne sont pas des vierges effarouchées : tout le monde savait, tout le monde sait. J’ai en mémoire un échange houleux avec une médecin virologue à Rennes qui ne comprenait pas mes attaques contre Pierre Tattevin président de la Société de pathologie infectieuse de langue française et principal instigateur de la plainte contre le professeur Raoult pour « charlatanisme ». Elle argumentait benoitement que les recherches ont besoin d’être financées. Le flirt entre les médecins et les laboratoires pharmaceutiques est anciens, habituel, normal en somme. Trop de médecin ne comprennent pas le danger. En Australie, Merck est allé jusqu’a créer une vraie fausse revue scientifique dans le seul but de mettre en avant un de ses médicaments. Le récent scandale du Lancet prouve que rien n’a changé malgré les efforts des pouvoirs publiques de réglementer les conflits d’interêt. Rien n’est jamais gratuit.

Jeter un œil rapide sur les dernières données covid avant de quitter l’hôtel, publier quelques graphiques sur la page Facebook « Suivi Covid-19 » que j’anime depuis plusieurs mois. Le trajet Nantes Faro me sert de rite de passage. Transition souhaitée vers un univers où le covid n’occupe plus mon temps et mon esprit. Profiter du soleil hispanique pour me désintoxiquer. Retour aux mots, à l’écriture. Rupture dans cette chronique le temps de Noël pour mieux me consacrer à l’avancé du roman que j’ai abandonné au printemps. Je m’installe en Espagne pour une jolie semaine à quelques encablures de la mer et de la frontière portugaise. Se réveiller toujours aussi tôt mais avec une énergie nouvelle, retrouver l’envie loin de la Bretagne et de l’épidémie. La terrasse de l’appartement donne sur le trou 17 du golf de Isla Canela. Nuit noire, le MacBook Air fenêtre vers le monde des ombres. Les climatiseurs en mode inversé rappellent le bruit des réacteurs du 737. Nuit humide, le jour ne se lève pas avant 8h30. Deux heures seul dans l’obscurité. Terminer les chroniques entamées, en finir une troisième. Le test est concluant, l’endroit propice à l’écriture. Envisager déjà de revenir l’année prochaine pour quelques semaines. Le soleil apparaît à l’horizon, dardant une flèche de feu qui traverse l’appartement. Des bruits familiers me tirent de mes rêveries : la cafetière, les couverts posée sur la table, des assiettes qui s’entrechoquent, le Nesquik rechauffé au micro-onde, le presse agrume et soudain la voix de ma mère qui s’élève du fond de la cuisine « Le petit déjeuner est servi ».

Une saison se termine, une autre commence. L’espérance est sans cesse rabrouée par des convictions imbéciles. Merci à celles et ceux qui continuent de se battre pour rétablir la vérité face à l’incessante danse macabre des laboratoires pharmaceutiques qui prospèrent sur la peur et la crainte de la maladie. J’ai ce matin une pensée particulière pour le Docteur Louis Fouché, médecin réanimateur à l’AP-HM (4) qui sans relâche s’adresse à notre intelligence. Il rappelle notamment l’espoir qu’on peut placer dans l’Ivermectine tant en prophylaxie qu’en traitement contre la covid-19 qui fait écho à une étude (5) prometteuse réalisée à DHAKA. Nos regards doivent se porter loin, vers ces pays émergents que nous nommions tiers Monde et dont nous sommes, nous occidentaux, intimement persuadés qu’ils n’ont rien d’autre à nous apporter qu’une main d’œuvre bon marché et corvéable à merci. Qu’aurions-nous à attendre de l’Afrique ? Qui ferait confiance à Jean-Jacques Muyembe, virologue congolais, notamment connu pour être l’un des co-découvreurs du virus Ebola en 1976 et invité en octobre 2020 par le Professeur Didier Raout pour faire un point sur l’épidémie de Covid-19 ?

Sur les réseaux sociaux les messages de vœux ont pris la place des incessantes publications Covid. La trêve des confiseurs. Les menaces de confinement après les fêtes restent bien réelles. Quelques jours d’attente avant de connaître les éventuelles conséquences du réveillon sur la dynamique épidémique. Des mouettes vont et viennent au-dessus de la terrasse. Pas de golfeurs, tout est fermé. Une ombre laiteuse masque le ciel, le soleil s’est perdu. Fatigué, Santa Klaus distribue encore quelques cadeaux avant de rejoindre la Laponie. Joyeux Noël.

1 – Omerta dans les labos pharmaceutiques : Confessions d’un médecin, Bernard Dalbergue, Anne-Laure Barret
2 – Affaire du Mediator, https://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_du_Mediator
3 – Le rofécoxib est un médicament anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) de la classe des coxibs utilisé dans le traitement de l’ostéoarthrite, des états douloureux aigus, et de la dysménorrhée. sous les noms commerciaux de Vioxx© et Vioxx-Dolor©. Introduit en 1999 par la multinationale Merck Sharp & Dohme, il était disponible sur ordonnance en comprimés et suspension buvable. Rien qu’aux États-Unis, on estime que plus de 20 millions de personnes l’ont utilisé. Il est retiré du marché en 2004 à cause d’un risque accru d’infarctus du myocarde (au niveau mondial le 30 septembre 2004). Il a vite été avéré que le laboratoire Merck connaissait les effets secondaires potentiellement mortels avant même de lancer Vioxx en 1999, mais avait dissimulé les résultats inquiétants de ces études. Traduit en justice, Merck plaide coupable afin d’écourter le scandale et doit verser cinq milliards de dollars en 2005-2006 pour indemniser les victimes, puis verser, en 2011, 950 millions à l’Etat américain, pour « fausses déclarations sur la sécurité de son médicament aux fins d’augmenter ses ventes ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Rofécoxib
4 – Assistance Publique – Hôpitaux de Marseille
5 – Bangladesh: Ivermectin shows promise in treating virus

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